Le thème Au-delà de l’objectif a permis d’appréhender ce que l’on devient lorsqu’on ose viser, s’engager et franchir ses propres limites. Les trois invitées issues d’horizons très différents – Patricia Vialle, présidente nationale des Femmes du MEDEF et cheffe d’entreprise, Corinne Imbert, sénatrice et Sarah Steyaert, championne olympique – ont partagé sans fard, leur parcours, leurs doutes, leurs choix. La table ronde était animée par Janet Guinaudeau, présidente de la commission Femmes du MEDEF 17.
Des trajectoires forgées par le feu de l’expérience
Loin des slogans convenus, les trois intervenantes ont raconté comment leurs objectifs respectifs ont pris forme : par la passion, la douleur ou le sens du devoir. Si pour certaines, l’ambition s’est imposée très tôt, pour d’autres, c’est l’épreuve qui a servi de déclencheur. Ainsi, Patricia Vialle a évoqué sans détour le rôle fondateur que sa maladie a joué dans son engagement. Plutôt que de s’effondrer, elle a choisi de construire, et surtout de se choisir. Ce tournant intime a marqué le début d’une trajectoire militante et entrepreneuriale, au service des autres femmes. Corinne Imbert, de son côté, a souligné le poids des responsabilités politiques dans un univers où la légitimité féminine n’est jamais acquise sans lutte. L’intérêt général ne se décrète pas : il se cultive, au prix d’une endurance constante. Quant à Sarah Steyaert, elle a fait entendre une autre voix : celle du sport de haut niveau, où chaque objectif se gagne dans la solitude de l’effort, le doute, les sacrifices personnels. Elle a rappelé que l’excellence se construit plus dans les creux que dans les sommets.
Tenir bon, même quand la ligne d’arrivée se dérobe
Au fil des échanges, un constat s’est imposé : ce qui distingue un objectif atteint d’un simple rêve, c’est la capacité à endurer. Tenir le cap, affronter les vents contraires, continuer malgré les doutes – voilà la vraie matière du dépassement. Toutes trois ont insisté sur l’importance d’une boussole intérieure. Patricia a parlé d’ancrage, Sarah de force mentale, Corinne d’engagement sans faille dans un monde politique parfois ingrat. Ce que traduisent leurs témoignages est un mélange de lucidité et d’obstination, cette manière de « faire un pas de plus » quand tout semble dire de s’arrêter.
Loin des figures idéalisées du leadership, les trois femmes ont montré que la réussite ne tient pas à une ligne droite mais à un itinéraire sinueux, fait d’essais, d’échecs, de reprises. Elles ont aussi rappelé que savoir s’entourer est essentiel. On ne construit rien de solide en restant seule.
Le dépassement : entre vertige et révélation
Que se passe-t-il quand l’objectif est atteint ? La réponse n’est pas univoque : parfois c’est l’euphorie, parfois le vide, et toujours un bouleversement. Sarah Steyaert a parlé de cette étrange suspension du temps qu’offre l’instant de la victoire – mais aussi du déséquilibre qui peut suivre. Car audelà de la performance, il y a une vérité plus profonde : celle de se découvrir dans l’après, quand l’objectif n’est plus un horizon mais une étape franchie. Patricia Vialle a, elle, mis en lumière ce que le dépassement personnel peut produire de transformations : elle a réorganisé sa vie, réaffirmé ses choix, bâti un équilibre assumé entre sphères professionnelle, personnelle et intime. Quant à Corinne Imbert, elle a livré un regard empreint d’humilité : en politique, les résultats ne sont pas immédiats, ils se mesurent parfois sur des années – et demandent une forme de foi patiente.
Ces moments et ces figures qui donnent sens
L’auditoire a pu mesurer combien les trajectoires évoquées étaient façonnées par des rencontres clés, des mots entendus au bon moment. Que ce soit une question choc, un regard posé sur elles ou l’exemple discret d’une autre femme, toutes trois ont témoigné de ces instants décisifs, de ces petits riens qui redonnent l’élan et des personnes croisées qui donnent sens à nos actions.
Transmettre, pour faire brèche dans le réel
La dernière partie de la table ronde fut consacrée au leadership féminin. Mais là encore, loin des discours convenus, les intervenantes ont pris soin d’ancrer leurs propos dans le réel. Briser les plafonds de verre, oui, mais pas pour se poser en héroïnes solitaires. Pour ouvrir la voie, créer de l’espace et pour que d’autres femmes, demain, n’aient plus à justifier leur place.
Elles ont témoigné d’un leadership sobre, incarné, souvent contraint de s’imposer dans un monde encore codé au masculin, un leadership nourri par le collectif, par la conscience de sa responsabilité et le souci de la transmission.
Une soirée de vérité, au-delà des objectifs
Cette rencontre avait permis de mettre en lumière qu’un objectif n’est pas une fin en soi, mais bien un levier de transformation personnelle et collective. Cette table ronde laisse un écho durable : celui de femmes qui, chacune à leur manière, ont prouvé qu’au delà de l’objectif… il y a l’essentiel.