Racontez-nous vos premières expériences professionnelle
J’ai étudié à La Rochelle – à l’époque où Excelia s’appelait encore Sup de Co – et j’ai démarré ma carrière en tant que cadre en direction opérationnelle, en gestion de patrimoine, puis sur de la vente de matériel de sécurité. Mais en 2015, après une séparation professionnelle brutale, je me suis questionnée sur mon rapport au travail et à mon engagement. Au-delà de l’énergie investie, j’ai pris conscience qu’il était temps pour moi de sortir du salariat.
Comment s’opère le lien avec l’activité de plomberie ?
J’ai toujours été passionnée de rénovation, je bricolais beaucoup et j’adorais ça ! J’ai étudié les secteurs qui pouvaient être porteurs et je me suis orientée vers le second œuvre. En regardant de plus près les activités, j’ai constaté que peu de gens se destinaient à la plomberie, ce qui rendait le secteur un peu plus protégé que les autres : je m’y suis donc engagée et je suis retournée sur les bancs de l’école. J’ai passé un CAP d’installateur sanitaire (autrement dit de plombier) et je suis entrée au CFA en octobre 2015.
Avez-vous rencontré des difficultés à reprendre des études en tant qu’adulte ?
J’ai en tout cas été confrontée à une nouvelle vie, avec des jeunes de 18 à 24 ans, qui n’étaient pas là pour les mêmes raisons que moi et qui n’étaient pas toujours motivés. J’ai eu des doutes, car j’évoluais dans un milieu qui était loin de mes bases. Il m’est aussi arrivé de faire du tutorat pour booster les jeunes et leur donner envie de progresser. Et puis j’étais la seule femme à suivre le cursus, ce qui signifiait qu’il n’y avait pas de toilettes séparées, pas de vestiaire fille… Mais le plus compliqué a sans doute été de trouver une entreprise pour mon alternance. Une femme ancien cadre de 45 ans en stage… ce n’est pas le profil le plus recherché !
Mais vous avez fini par trouver…
C’est la société qui faisait l’entretien de ma chaudière à la maison qui a répondu favorablement à ma demande de stage : les deux associés qui la dirigeaient m’ont donné ma chance. Un jour, alors que nous étions en rendez-vous à la CAPEB, j’ai évoqué mon souhait de reprendre une entreprise. Trois semaines après, j’ai été mise en relation avec un couple qui souhaitait céder l’entreprise et partir en retraite. J’ai validé mon CAP en juillet 2016, nous avons eu des échanges réguliers et le 1er juillet 2017, j’ai racheté APC Home.
Ce rachat a marqué le début de votre parcours de dirigeante d’entreprise. Comment s’est déroulée cette prise de fonction ?
Quand je me suis présentée en tant qu’acquéreur, j’ai vu dans les yeux des équipes que « j’étais une femme, que je n’étais pas issue du bâtiment et que j’avais un CAP ». C’était une sorte de mur qui se dressait face à moi. J’ai donc rencontré chaque membre de l’équipe, en demandant ce qui manquait pour travailler et j’ai apporté des solutions à toutes les requêtes. Le démarrage s’est donc plutôt bien passé et notre complémentarité a fonctionné : ils avaient l’expérience et le geste, j’avais la connaissance réglementaire, la capacité à encadrer le travail et à apprécier sa qualité. Dès que les chantiers s’avéraient un peu délicats, j’échangeais avec eux pour trouver les meilleures solutions techniques. Cette collaboration s’est avérée précieuse au fil du temps.
Quel bilan tirez-vous de cette reprise ?
Même si l’activité est plus complexe en ce moment, je ne regrette pas un seul instant mon choix. Si je devais parler de mauvaise surprise, ça serait sans doute d’avoir sous estimé les difficultés de recrutement, qui ont d’ailleurs freiné le développement de l’activité. A contrario, la bonne surprise est liée au fait d’être une femme dans un métier encore très masculin : c’est devenu un atout différenciant pour mes clients et mes prospects.
Parlez-nous de votre engagement à l’égard du MEDEF
J’avais entendu parler du MEDEF17 par plusieurs connaissances qui m’avaient vanté le dynamisme du réseau. J’ai adhéré en octobre 2023, après avoir rencontré Martial Pesant. Aujourd’hui je siège dans la commission Ecole-entreprise, ce qui apparaît comme une suite logique de mon parcours personnel. Nous sommes en cours d’élaboration de notre plan d’action et nous en livrerons les grandes lignes dans la prochaine newsletter du MEDEF17.